MARGUERITE PIARD
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PARIS est heureux d’accueillir l’artiste Marguerite Piard dans l’espace de son PB Project pour son exposition « Sang-froid », révélant ses nouvelles oeuvres.
« Représentées ensemble, dans des positions d’étreintes, elles sont amantes, sœurs, amies. Elles se portent entre elles, connaissent leurs secrets respectifs. Il est nécessaire de proposer d’autres représentations de femmes ensemble que celles fantasmées par des hommes pour des hommes. »
— Marguerite Piard pour Konbini
La peinture de Marguerite Piard est affaire de températures. Sa palette tire à ses deux extrémités sur des rouges profonds et des bleus nuits, convoquant avec eux, au-delà d’une symbolique certaine (feu/eau ; sang/nuit), les sensations thermodynamiques produites par des phénomènes particuliers. On sent les torses froissés par la sieste et les doigts qui se fripent au contact de l’eau. Alors, il faut chercher la fraîcheur, s’enrouler dans son corps comme dans une serviette après le bain ; ou fondre comme un sucre, la peau ensuquée par le soleil.
[…]
Les motifs picturaux de Marguerite Piard participent pleinement de cette émotion happée vers l’intérieur, qui se consume ou se retient, comme des larmes arrêtées par les cils.
« La peau enveloppe l’intérieur, protège mais cache aussi. Ce sont des notions qui me sont chères. Par un certain réalisme concernant le traitement de la peau, de sa transparence, je cherche l’effet d’un saisissement. » – Marguerite Piard pour Konbini
Le corps est avalé dans l’instant et les émotions en suspens ont la forme d’une ivresse silencieuse et tremblante. Chaque instant s’écoule sans un heurt, sans un son, dans un rythme calme et assuré. L’état hypnagogique proche de la léthargie qui recouvre chaque scène donne à certaines figures un caractère de gisant, comme changées par l’extase en statues de sel. Cette non-action rend les peintures ambiguës : une caresse peut être à la fois brûlure et onguent.
Chez Marguerite Piard, les gestes anodins deviennent un langage ouvert où l’on peut lire à la fois des signes de la foi et de l’érotisme : les deux doigts levés se rapportent-ils à la bénédiction ou à la masturbation ? […] Le poids d’une éducation religieuse qui réprimande le désir de la femme est ici remplacé par la concentration de la jouissance dans le corps féminin, contracté, suave et doré. Tout se condense en lui comme des perles de sueur sur un front
Cette tension est aussi permise par la technique spécifique employée : Marguerite Piard n’attend pas que la peinture sèche pour poser une seconde couche qui va tirer la première. En résultent des effets de textures marbrées et parfois granulées, comme une plaine asséchée qui tremble de plaisir à l’arrivée de la pluie. Cette peinture, proche visuellement de l’encaustique, renferme encore davantage le corps sur soi, elle l’enserre comme un liquide que deux paumes tentent de contenir.
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« Avant d’être nus, les corps de mes personnages sont d’abord féminins. L’enjeu de mes peintures est de parler de mon rapport au corps. »
– Marguerite Piard pour IDEAT
Catalogue des oeuvres
Marguerite Piard, Les épaules salées, 2024, oil on wooden panel, 8,2 x 9,9 cm
Marguerite Piard, L'empreinte, 2024, oil on carved wood, 15 x 10 x 25 cm
Marguerite Piard, Nous laverons nos membres fatigués, 2024, oil on oak wood panel, 65 x 54 cm
Marguerite Piard, La main protectrice II, 2023, oil on carved wood, 8,5 x 13 cm
Marguerite Piard, Les Onctions, 2024, oil on wooden panel, 23 x 15 x 4 cm
Marguerite Piard, La Crique rose, 2024, oil on carved wood, 35 x 25 x 2,5 cm
Marguerite Piard, Bain osmose, 2024, oil on wood, 7 x 8 cm
Marguerite Piard, Dreaming never felt so bad, 2024, oil on canvas, 12 x 21,5 x 3
Marguerite Piard, La Troisième ombre, 2023, oil on wood, 6 x 10 cm
Marguerite Piard, How can I sleep when love is waking?, 2024, oil and arcrylic on canvas, 122 x 160 x 2 cm
Marguerite Piard, Sarramauca, 2024, oil on canvas, 114 x 162 cm
Marguerite Piard, How can I sleep when love is waking ?, 2024, oil and arcrylic on canvas, 122 x 160 x 2 cm
Marguerite Piard, La communion insulaire, 2023, oil on carved wood, 22 x 16,5 cm
Marguerite Piard, La Lanterne, 2024, oil on wooden panel, 7 x 5 cm
Marguerite Piard, La Roche brûlante, 2024, oil on wooden panel, 50 x 40 cm
Marguerite Piard, née en 1996 à Rueil-Malmaison, est diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2020. En décembre 2023, elle présente La folle allure sa deuxième exposition personnelle au château La Coste, sous la curation de Margaux Plessy. Elle participe dernièrement à des expositions collectives à Munich, New York ou encore Bruxelles. Elle travaille actuellement à Montreuil, au sein du collectif Atelier Œ.